Ferme de Bragat
Texte paru dans la brochure À la découverte de collectifs en Occitanie.
La genèse du collectif faisant vivre aujourd’hui la ferme de Bragat – un lieu avec une forte histoire collective – a eu lieu en Ardèche autour de trois fran- gins qui avaient envie de monter un projet « sans mettre de réalité derrière ».
Une quinzaine de personnes s’est réunie régulièrement pendant un an, « on s’est retrouvés à la fin à huit, ça a écrémé aussi. » Ils ont défini les grandes lignes du projet, à savoir un collectif agricole, sans avoir de lieu même si « tant que tu n’as pas de lieu y’a pleins de choses qui peuvent être remises en question ». Leur recherche de foncier s’est portée sur l’Ariège et a aboutit plus vite qu’espérée grâce à leur rencontre avec ce corps de ferme qu’ils décident d’acheter via une SCI. Confrontés à la réalité d’une installation en Ariège, sur les huit de départs, quatre n’ont finale- ment pas intégré le projet… mais finalement quatre autres amis rentrant de voyage se sont greffés au projet. « C’est aussi un peu rigolo ça : tu es à quinze, tu descends à huit, tu te retrouves à quatre et hop ça remonte. » Depuis leur installation il y a eu pas mal d’autres arrivées et départs, ils sont aujourd’hui six au sein du collectif. C’est un GAEC qui porte les principales activités agricoles et commerciales du collectif (élevage caprin et apiculture principalement), une entreprise individuelle a été créée pour lancer une activité de production de shitakés et le maraîchage est surtout réalisé dans un but d’autoconsommation, même s’il fait partie intégrante de l’économie du collectif. À Bragat, ce qu’ils appellent « le collectif », c’est justement les personnes partageant et travaillant pour cette économie commune. « Niveau financier on est une seule identité : j’ai un compte perso mais l’argent qui est des- sus, il est pas plus à moi qu’aux cinq autres membres. » L’ensemble de leurs revenus est complètement mutualisé : leurs comptes bancaires respectifs, le liquide, les comptes bancaires du GAEC et de la SCI, « tout ça c’est le pot commun ». Autour de ce collectif gravitent pas mal d’autres personnes vivants sur le lieu à l’année ou ponctuellement dont il a fallu définir la position par rapport au collectif. « Pour les personnes qui habitent à Bragat mais ne font pas parties du collectif, on a mis en place une sorte de forfait pour la vie quotidienne… »